Courbe de Laffer : où l’on apprend que la France n’a plus de marge de manœuvre au niveau des impôts…
La France, et d’autres pays, sont en déficit depuis de nombreuses années car il rentre moins d’argent dans les caisses de l’Etat qu’il n’en sort. Basiquement. C’est le budget de l’État.
Un raisonnement simpliste consisterait à prétendre qu’il faille augmenter les impôts pour arriver à combler le déficit en augmentant les recettes.
Le souci, c’est que la France est déjà un des pays les plus fiscalisés au monde et qu’en vertu de la célèbre courbe de Laffer, « trop d’impôt tue l’impôt ». Autrement dit, si l’État augmente la pression fiscale, un certain nombre de gens iront s’exiler ailleurs, dans des paradis fiscaux par exemple, ou tout simplement dans des pays où les impôts sont moindres… Tandis que d’autres essayeront de tricher et de dissimuler leurs revenus… Et d’autres encore basculeront carrément dans l’économie souterraine. Ce qui entraînerait des dépenses supplémentaires (agents du fisc, etc) afin de contrôler ces gens. pour une efficacité jamais garantie à 100%.
Donc selon cette célèbre courbe, il y a un taux d’imposition maximal à ne pas dépasser, au-delà duquel la pression fiscale finit par faire baisser les recettes fiscales plutôt que de les faire croître. Ceux qui prétendent le contraire ne font que tenir des discours populistes et les politiques le savent bien.
On a tendance en général à situer ce taux d’imposition maximal autour de 50% mais cela n’est qu’empirique… Au niveau macro-économique, c’est la pression fiscale qui compte. En France elle est de 46% à fin 2019… Autrement dit, la marge de manoeuvre est faible!
Le short…
Vendre à découvert… En anglais : shorter… Des mots associés à la spéculation malveillante et non éthique pour ceux qui suivent les marchés de loin. On pense de suite au film « the big short »…
Qu’en est-il vraiment?
En bourse, et sur d’autres marchés (matières premières, devises, etc), on a le droit de vendre une action qu’on ne possède pas, avec l’espoir de la racheter plus tard à un prix plus bas. C’est comme si je vous disais que je vous vends la voiture de mon voisin pour 10.000€ et qu’ensuite, une fois que vous m’aurez payé, j’irai frapper à la porte du voisin pour lui acheter sa voiture à 8.000€ et vous la livrer. C’est ce qu’on appelle la vente à découvert.
Ce type de pratique, très usitée des traders, a l’avantage de fluidifier le marché, de l’équilibrer pour ne pas que tout monte tout le temps… Mais c’est aussi très dangereux, car les pertes peuvent cette fois excéder la mise ! En effet si vous vendez une action à 1€ et qu’elle monte à 3€… que vous devez alors la racheter à 3€ pour honorer votre position vendeuse, vous perdez 2€ soit 2 fois votre mise !
La vente à découvert est souvent utilisée par les gros intervenants pour faire baisser une action et faire paniquer les petits. Dans le but de pouvoir racheter encore plus bas. Elle est utilisée aussi sur les marchés de matières premières, le pétrole par exemple. Ou dans le cas des devises. Le 16 septembre 1992, George Soros se rendit célèbre en vendant à découvert pour quelque 10 milliards de dollars de livres sterling, anticipant correctement une dévaluation imminente de la devise par le gouvernement britannique de John Major. Durant l’été 2018, le fonds américain Muddy Waters a fait lourdement, très lourdement chuter le titre Casino sur la bourse de Paris. Ce qui mit l’entreprise à genoux, car du coup sa valeur boursière (qui comme indiqué plus haut est sa valeur objective) a fondu comme neige au soleil, ce qui lui a rabaissé considérablement son potentiel de négociation avec les banques.
Cette technique, généralisée à l’ensemble du marché, est parfois à l’origine de krachs boursiers comme en 1998 ou en 2011.
Seulement, quand il y a un krach boursier, les entreprises qui veulent lever des fonds sur le marché ne trouvent plus rien, car tout est alors asséché et que la confiance est perdue. Hélas cela peut provoquer des faillites. La spéculation effrénée peut donc effectivement empêcher des projets d’exister, que cela soit dit.
En période trouble, les autorités de marché interdisent les ventes à découvert (comme en mars-avril 2020, pendant la crise sanitaire), mais ces interdictions ne sont que temporaires.
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