Japon : la conclusion de la croissance

Il semble que la plus longue phase de croissance économique et financière jamais enregistrée s’achève en 2020. Sur le dernier trimestre, le PIB Japonais a chuté de 1.6% !… Pour rester cartésien, on notera bien évidemment le Corona Virus et la hausse jusqu’à 25% de la TVA (de 8% à10%) en octobre qui a fait reculer la consommation (-3%).

Mais cette correction est une conséquence bien plus globale d’une économie surendettée ; en particulier pour les services publics (235% du PIB ou ). Le Japon est dans la même situation que l’Europe… Le revenu des japonais dépend à hauteur de près de 36,75% des dépenses publiques (contre 52% en France). Dans le même temps, l’état des finances publiques devient lentement critique. Et le ralentissement économique qui devient de plus en plus réel, menace de près les finances publiques. En effet, si l’économie ralentie, les recettes publiques diminuent à leur tour, ce qui fait diminuer le revenu des japonais et ainsi de suite… En clair le Capitalisme d’État multiplie l’effet de ralentissement économique. Par cela même que le monopole public dans l’économie limite la croissance et l’inflation.

L’Europe et le Japon ont des situations assez similaires si ce n’est que la quasi-totalité de la dette japonaise est à des japonais et que les acteurs privés détiennent près de 600% du PIB en actifs financiers. Le ralentissement qui fait lentement son arrivée, continent après continent, est d’une dangerosité extrême pour les finances publiques (qui, même en croissance, sont en mauvais état). L’Europe possède ainsi le plus haut risque de crise des dettes publiques en cas de ralentissement, suivi du japon. Si les investisseurs ne veulent (ou ne peuvent) plus prêter à l’État, c’est une correction de plusieurs dizaines de pourcents du PIB qui peut menacer. Ce ralentissement est donc à suivre de très près (surtout à partir de la fin de l’année).

Cette contraction de l’économie n’est évidemment pas suffisante pour faire prendre conscience aux États qu’ils sont insolvables, mais elle représente juste une première hausse du risque de crise des dettes publiques. Avec ce ralentissement d’une économie assimilable à celle de la zone euro, il ne fait pas de doute que 2020 est un point de retournement long terme pour le risque de crise des dettes publiques.

Thomas Andrieu

Auteur de « 2021, prémices de l’effondrement », chez JDH Éditions (https://jdheditions.fr/produit/2021-premices-de-leffondrement/)

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