Les cycles économiques

Tout le monde a entendu parler des cycles économiques, une notion qui est d’ailleurs abordée dans les programmes d’économie au lycée (en terminale) et à l’Université. 

Mais les cycles économiques sont abordés à titre anecdotique, voire folklorique, et font plutôt partie de l’histoire de la pensée économique, donc de la « documentation » au sens large, que de l’analyse économique. En effet, analyser l’économie sous le prisme des cycles économiques se fait aux Etats-Unis mais reste tabou en France. 

Pourquoi? 

Car parler de cycle économique sous-entend de baser son analyse sur des principes déterministes. 

En effet en France nous privilégions une vision rationnelle basée sur une approche linéaire du temps. Or, l’analyse en termes de cycles économiques est basée sur le postulat selon lequel le temps s’écoulerait de manière circulaire, donnant naissance à des cycles se répétant à l’infini. Ainsi, les évènements se reproduiraient dans le temps, inlassablement, prenant des formes différentes dans des contextes différents. La notion de cycle économique ne laisse aucune place ou très peu au hasard : l’idée est que les cycles existent et ne sont pas modifiables dans le temps car les comportements humains sont immuables. 

A partir de là, les économistes des cycles, qui ne sont pas considérés comme de vrais économistes par leurs pairs, du moins dans le paradigme qui domine en France, définissent une quasi-infinité de cycles. Des cycles généraux de l’économie, des cycles courts, des cycles longs, des cycles pour l’immobilier, des cycles pour la bourse, etc, etc. 

Un des cycles généraux les plus connus est le cycle de Kondratiev. 

Les cycles de Kondratiev s’étendraient sur une période d’environ un demi-siècle. Il y aurait 20 à 25 ans de croissance forte puis autant de croissance molle voire de récession. La phase descendante s’appellerait la phase « winter » ou « hiver », caractérisée par un fort taux de chômage, une faiblesse des rendements, suivis d’une chute de confiance des consommateurs. Selon le célèbre Joseph Schumpeter (économiste autrichien complètement hétérodoxe du début du 20e siècle), ce sont les innovations qui provoqueraient la croissance tous les 40 ou 50 ans, afin d’entrer dans la phase « printemps » puis ces mêmes innovations qui finiraient par détruire des emplois. Les innovations arriveraient en grappe, dans plusieurs secteurs en même temps par effet de contagion, puis se propageraient dans l’économie.

En France, un jeune auteur, Thomas Andrieu, contributeur aux Pros de l’Eco, base ses analyses et prévisions sur les théories des cycles, et crée aussi ses propres cycles sur la base, évidemment, de modèles mathématiques.

Soyez le premier à commenter !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *