Par Jean-David Haddad
Extrait de son nouveau livre en cours d'écriture : "Face au monde d'après"
Déflation, puis inflation, puis implosion
La récession actuelle va provoquer une déflation massive.
Cela est logique : le pays ayant été mis à l’arrêt, il va y avoir de nombreuses faillites, donc moins de production et plus de chômage. Par conséquent moins de revenus. Si on produit moins, et qu’il y a moins de demande du fait d’une baisse de revenus, il y aura moins de tensions sur les prix. Avec une baisse du pouvoir d’achat, les prix peuvent donc baisser. Cette récession déflationniste augmente donc considérablement le poids relatif des dettes dans l’économie comme indiqué plus haut. La déflation pousse également vers un regain d’intérêt immédiat pour l’épargne et la détention de devises (la déflation dévalorise les actifs et valorise la devise). Le taux d’épargne en France, avant la crise, était déjà anormalement élevé… La constitution d'une épargne étant une habitude profondément ancrée dans la société française, cette proportion du revenu qui est épargnée tourne autour de 14% en 2018, alors qu’elle n’est que de 8% aux Etats-Unis. Or, en France l’essentiel de l’épargne est orientée, non pas vers les actions (donc vers les entreprises) comme aux Etats-Unis, mais vers les obligations d’Etat, bien souvent sans que les ménages ne le sachent. Tel est le cas par exemple du livret A… Une épargne orientée vers la création de richesse aux Etats-Unis, et vers l’Etat en France… Voilà qui traduit bien la différence de culture !
Dans un premier temps, la crise sanitaire va donc provoquer une déflation. D’ailleurs les premiers chiffres montrent que les prix n’ont pas augmenté en mars 2020 en France et quasiment pas en avril de la même année. Malgré les tensions sur l’alimentation.
Mais attention, une inflation nulle avec un PIB en baisse, génère de facto une baisse de pouvoir d’achat, donc une paupérisation.
Une fois que la première partie de la crise sera derrière nous, disons début 2021, la déflation fera progressivement place à de l’inflation.
Pourquoi un si brutal changement de cap ?
Car...
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